Parfois, un livre déçoit. Ce n’est jamais agréable, surtout lorsqu’on en attendait énormément, et qu’en réalité, il n’en est rien. Dans ce cas, on cherche souvent à refouler la déception pour l’oublier, et passer à un autre ouvrage, plus réussi. Vous l’aurez compris, j’ai été très déçue par Papa porte une robe, que j’ai dû lire pour un exposé pour mes cours. Très, très déçue.
Papa porte une robe raconte l’histoire de Gégé, un petit garçon vivant seul avec son Papa, Jo, boxeur de renom. Suite à un mauvais coup, Jo est contraint de mettre un terme à sa carrière de boxeur. Pour gagner sa vie, il devient alors Marie-Jo, danseur en robe…
L’histoire a du potentiel, c’est certain. On veut parler des stéréotypes du genre, de pourquoi les hommes ne pourraient pas porter de pantalon, de qu’est-ce que la virilité. Il y a de bonnes idées, il y a des phrases fortes. Pourtant, il y a aussi d’énormes ambiguïtés, qui deviennent si compliquées à cerner que les contresens sont faciles. Trop faciles, et donc dangereuses.
On peut en effet lire entre les lignes que le travestissement, voire même la transidentité, est une pathologie. On peut lire entre les lignes que la féminité est apparentée au sexe faible. On peut lire entre les lignes que l’argent fait le bonheur. On peut lire entre les lignes que la virilité est nécessaire chez un homme. Le récit tout entier tient sur un fil extrêmement fragile et chancelant.
Déception également à l’ouverture de l’album. Les illustrations sont très particulières, leur style varie à chaque page, passant du dessin à la peinture au collage à la photographie, le tout formant un résultat certes hétéroclite, mais pas forcément esthétique, à mon sens. Certaines pages peuvent même être plutôt effrayantes pour un enfant… Point positif cependant, la présence d’un CD comportant une version musicale du texte, très appréciable dans un album.
Il s’agit donc d’un album qui n’aura malheureusement pas su me convaincre. J’attendais autre chose, et ce que j’ai eu n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Dommage…
Papa porte une robe, Piotr Barsony, Intervalles, 2014, 22€