Chers tous,
Une nouvelle fois, je vous retrouve ici pour partager avec vous mes fiches de méthodologie all by myself niveau lycée, comme je l’avais déjà fait pour la méthodologie de la question de corpus. Une nouvelle fois, je rappelle n’être ni enseignante, ni spécialiste en la matière. Je ne me base que sur mon expérience pour rédiger cette fiche, qui n’a pas vocation à incarner la science infuse. Cette méthodologie a fonctionné pour mes propres dissertations, et pour celles de proches l’ayant utilisée, mais ne remplace en aucun cas les conseils et cours donnés par un véritable professeur.
En toute transparence, les exemples et citations fournis ci-dessous proviennent de ma propre copie de baccalauréat, qui a obtenu la note de 18/20. Pour rappel, j’ai passé un bac L, en 2016. Parmi les deux sujets de dissertation, voici celui que j’ai sélectionné :
Sujet choisi : Le désir est-il par nature illimité ?
(Bac L France métropolitaine 2016)
INTRODUCTION
1ère étape : Il faut définir les mots du sujet. Au moins tous les noms communs, et même parfois les verbes et les conjonctions de coordination. Evidemment, il faut commencer par définir le terme qui correspond à la notion philosophique, ici celle du « désir », allié à une notion plus indirecte, « nature/culture ». S’il y a plusieurs termes correspondant à plusieurs notions, vous devez tous les définir.
Ex : « Désirer quelque chose, c’est le vouloir, souhaiter obtenir un objet, qu’un événement se produise. On a envie de quelque chose, qui peut devenir un besoin. On peut d’ailleurs considérer que le fait de désirer est l’essence l’Homme, c’est-à-dire ce qui le compose, le définit, le représente, l’incarne ; sa nature, donc. »
- Ne pas hésiter à utiliser des synonymes pour définir.
- Astuce : Utiliser le mot « essence» pour dire « définition», terme proprement philosophique.
Pour mieux cerner le sujet, il est important d’également définir les pronoms personnels, ici « Le ».
Ex : « « Le » désir est général chez l’Homme, puisque chaque homme a « ses » propres désirs, qui peuvent être plusieurs, divers, multiples. »
2ème étape : Ensuite, on doit annoncer la réponse la plus évidente, le OUI (Thèse) ou le NON (Antithèse). On fait toujours venir l’opinion publique et la réponse simple avant le reste. Ici, le OUI semble le plus logique.
Ex : « Nous pouvons avoir tendance à penser que puisque le désir est dans la nature de l’Homme, et que les désirs peuvent être très variés, alors le désir serait par nature illimité. En effet, désirer revient un peu à rêver, fantasmer, ce qui évoque l’absence de limite. »
3ème étape : Puis annoncer la réponse la plus compliquée, celle qui demande plus de réflexion et des arguments moins évidents. Ici, le NON est moins simple à trouver.
Ex : « Néanmoins, il serait illusoire de penser que le désir n’a aucune limite, qu’il est infini, irréductible. Malgré les apparences, ce dernier possède tout de même certaines limites. »
4ème étape : Il faut maintenant annoncer la problématique. Elle se fait généralement en deux temps. Tout d’abord, une problématique très générale, qui concerne la notion la plus évidente, qu’on va débattre dans les deux premières parties. Ensuite, une deuxième problématique, plus précise, qui ici concerne la notion la plus évidente ainsi que l’autre notion indirecte, qui, en règle générale, remet en question la thèse qui nous convainc le moins. C’est dans la troisième partie, celle de la prise de position, que l’on répond à cette deuxième question, qui sert à proposer une thèse qui trancherait entre le OUI et le NON.
Ex : « Ainsi, quelle est la nature du désir : Limitée, ou illimitée ? Si le désir relève réellement de la nature, quel rapport entretient-il avec la culture ? »
PREMIERE PARTIE
Cette première partie correspond donc à la thèse la plus évidente, l’opinion publique, la pensée commune. Ici, il s’agit, rappelons-le, du OUI.
1ère étape : On annonce simplement cette première thèse.
Ex : « Tout d’abord, nous pouvons estimer que le désir est par nature illimité. »
2ème étape : On annonce maintenant le premier argument. Il faut que l’argument soit clair, court, et précis.
Ex : « En effet, désirer ne signifie pas forcément réaliser, accomplir. »
3ème étape : Ensuite, il faut expliquer et illustrer l’argument avec un exemple. Cet exemple peut être tiré d’une situation de la vie de tous les jours qu’on développe, d’un film, d’un livre, d’une chanson, d’une BD, d’un événement historique…. Il ne faut pas avoir peur de prendre des exemples populaires, (Dans la limite de l’acceptable, on peut prendre pour exemple Titanic, mais pas Rick et Morty, du moins, c’est plus risqué) car l’objectif est de montrer au correcteur que l’on a compris son argument, et qu’il peut se vérifier dans une situation précise.
Ex : « Par exemple, dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, Emma désire être une riche bourgeoise, sans pour autant y parvenir. Toutefois, cela ne l’empêche pas de continuer à désirer, sans se décourager du désir. »
4ème étape : Puis relier l’argument et l’exemple à une thèse d’un philosophe. Pas besoin de citation, une explication claire de la thèse suffit. Il faut citer le nom du philosophe, le nom du concept s’il y en a un, ainsi que le développer un peu.
Ex : « Cette idée se retrouve dans le concept du tonneau percé, élaboré par Platon. Le tonneau plein représente le bonheur, la plénitude, tandis que le tonneau percé représente le désir insatisfait. L’action de tenter de remplir ce tonneau, même si elle évoque pour le philosophe la perte de temps et le non-sens de la vie, permet surtout de noter que même si les désirs ne se réalisent pas, on continue de tenter à remplir le tonneau ; c’est-à-dire de désirer, même si c’est vain, même si le tonneau est impossible à remplir. Il n’y aurait donc pas de limite au désir, puisque même la non-réalisation de celui-ci ne le freine pas. »
5ème étape : Enfin, il est pertinent d’établir une question de relance. Elle sert à conclure la première sous-partie, et surtout à amener la suivante.
Ex : « En revanche, si le désir n’est pas forcément réalisable, pourquoi continuer de désirer ? »
DEUXIEME PARTIE
Cet enchaînement d’étapes est à répéter aussi bien pour la thèse que pour l’antithèse, qui se construisent de la même façon. Il faut toujours faire trois sous-parties, dans chaque partie. Les deux premières parties sont donc exactement les mêmes dans leur construction, peu importe que le OUI vienne avant le NON, et vice-versa.
TROISIEME PARTIE
Celle-ci est légèrement différente. On n’annonce non pas une thèse, ou une antithèse, mais on prend position en renforçant soit le OUI, soit le NON.
1ère étape : Il faut rappeler la deuxième question plus précise posée dans l’introduction, qui interroge généralement la notion la moins évidente.
Ex : « Ainsi, s’il est difficile de déterminer si le désir est par nature illimité ou non, cela ne signifie-t-il pas que le désir est davantage lié à la culture ? »
On y répond ensuite en suivant les mêmes étapes que pour une thèse ou une antithèse : Argument, exemple, concept philosophique.
CONCLUSION
Il s’agit d’un résumé de la copie, qui reprend les grands points mentionnés.
1ère étape : On doit rappeler qu’il est impossible de vraiment décider d’un OUI ou d’un NON, car c’est de toute manière l’objectif d’une copie.
Ex : « Pour conclure, nous pouvons dire qu’il est difficile de déterminer si le désir est naturellement illimité ou non. »
2ème étape : Ensuite, on rappelle l’argument principal et évident de la première partie développée.
Ex : « En effet, le désir est une forme de promesse, d’échappatoire, nous ne voulons donc pas y mettre, y voir de limites. »
3ème étape : Puis on rappelle l’argument principal de la deuxième partie développée.
Ex : « Toutefois, les circonstances nous prouvent que chaque désir possède une forme de limites, de finitude. »
4ème étape : Il faut désormais dresser un court bilan de la troisième partie, et donc de la prise de position, qui rappelle également la notion indirectement abordée dans le sujet.
Ex : « La culture permet donc « d’excuser » le désir et de remettre en cause le fait que le désir soit totalement l’essence de l’Homme ; puisque le désir pourrait être considéré comme étant une forme de culture, dont la limite symboliserait également le détachement de la nature. »
CONSEIL
Plutôt que de chercher à donner son avis, et à se perdre dans ses explications, il est préférable de défendre, dans la dernière partie, la thèse ou l’antithèse en fonction du nombre de concepts philosophiques existant pour l’une ou pour l’autre. Préparer une fiche récapitulative de notions permet de faire ce choix au préalable, et de savoir à quoi le plan doit ressembler pour chaque cas de figure, chaque notion.
J’espère sincèrement que cet article aura pu vous aider un peu. Bien évidemment, seule la pratique permettra de véritablement acquérir une méthodologie solide pour réussir ses dissertations. Dans tous les cas, je rappelle que cette fiche n’est que le travail d’une bachelière, et ne remplace en aucun cas celle fournie par un enseignant qualifié. Ce que je partage avec vous n’est tiré que de mon expérience et de mes astuces…
Bon courage à toutes et à tous,