J’ai découvert ce livre par hasard dans une boîte à livres, sans jamais en avoir entendu parler auparavant. Dédicacé, qui plus est. Le sujet m’a intriguée, j’y ai vu une opportunité d’en apprendre plus sur cette guerre que je connais mal. Et je ne regrette pas du tout ma lecture, bien au contraire.
Lors de la Guerre d’Algérie, Henri Alleg, communiste français, était le directeur d’Alger Républicain, journal algérien communiste largement diffusé dans le pays. Il est arrêté en 1957, et torturé pendant un mois par des hauts-gradés français. La Question est le récit clandestin d’un homme victime de sévices inhumains qui ont bel et bien existé, d’un pan de l’Histoire qui doit être avoué.
La plume est très factuelle ; malgré la douleur des mots et des gestes, on assiste à une narration claire et directe, sans détour, sans bas-mot. Mais cela n’empêche pas la stupeur, la gêne, l’horreur face aux atrocités décrites. Cette écriture presque scientifique est toute la force de ce court texte, rédigé pour ne pas oublier, pour ne pas disparaître dans les limbes du secret.
Il s’agit ici d’un témoignage terrible, qui peut choquer, et qui ne peut bien évidemment pas passer entre toutes les mains. Le plus dur est de s’imaginer que ce qui est désormais un livre a été une réalité, et que La Question fait partie de ces ouvrages inimaginables et pourtant bien réels. Bien que dérangeante, cette lecture est aussi importante que celles des grandes victoires de l’Histoire de France, car elle permet de ne pas commémorer que les bienfaits de l’Histoire, mais aussi ses méfaits.
Si vous êtes curieux de mieux connaître cette guerre d’Algérie, n’hésitez pas à donner un peu de votre temps à ce livre très fin, mais très fort. Gare aux âmes sensibles cependant, la virulence des faits pouvant heurter certaines personnes.
Vous m’avez donné envie de lire ce livre. Bravo pour cet article.