Elle pensait être entrée en politique par amour, mais rien ne l’avait préparée a trouver son amant mort à côté d’elle, un matin d’hiver. Ni à se retrouver, du jour au lendemain, à la tête d’un parti. À devoir répéter des discours que d’autres avaient préparés pour elle. À devenir l’enjeu de toutes les passions. Trop de passion, trop de secrets, trop de masque sur les visages qui l’entouraient. Elle ne voulait plus être leur marionnette. Ces masques, elle allait les arracher. Un à un.
Mon opinion personnelle :
Je commence par remercier les
édition Hachette pour cet envoi relativement intéressant !
Malgré l’omniprésence de la politique dans notre actualité, je ne suis pas encore lassée du sujet, et c’est la raison pour laquelle ce roman m’a particulièrement intriguée. J’étais curieuse de voir comment le côté très pratique de la politique pouvait être mis en scène dans de la littérature adolescente. Après lecture, je dois vous avouer être plutôt convaincue.
J’ai vraiment accroché avec les personnages, aux personnalités très affirmées. Laure, une des héroïnes de cette histoire, est une jeune femme sensible, intelligente, un brin naïve, qui se retrouve propulsée, du jour au lendemain, sous le feu des projecteurs, mais également dans l’envers du décor d’un jeu d’apparences extrêmement pervers. J’ai été impressionnée par son sang-froid, sa maturité, sa capacité à maîtriser sa douleur émotionnelle. Supervisée par la mystérieuse et glaciale Alix, femme qui vous pétrifiera jusqu’à la dernière ligne, Laure mérite toute notre attention, à l’image de Renate, jeune journaliste au caractère bien trempé, que nous suivons également de très près. J’ai beaucoup aimé la fraîcheur et la volonté de cette jeune fille, à l’histoire touchante. Je tiens d’ailleurs à préciser que j’ai été sensible à la forte présence de personnages LGBT dans ce livre, et plus précisément de lesbiennes, point qui peut sembler n’être qu’un détail, mais qui, pour de la littérature comme celle-ci, est loin de l’être.
Je commence à bien connaître la plume de Christine Féret-Fleury, qui me séduit presque à chaque fois. Ici, pas d’exception : J’ai été complètement happée par l’écriture, très fluide, accessible. Il y a un très bon rythme, qui sait alterner suspense et révélations avec une justesse remarquable, de manière à totalement fasciner le lecteur. C’est une auteure qui n’hésite pas à appeler un chat à chat, quitte à être parfois légèrement crue ; et ce n’est absolument pas un défaut, au contraire, cela fait tellement de bien d’avoir en littérature ado un texte un peu plus réaliste, un peu plus dur ! Il y a dans le récit une réelle maturité, que j’ai trouvée notable. J’ai dévoré cet ouvrage presque d’une traite, et ce n’était pas simplement parce que je n’avais rien d’autre à faire !
Dès le début, l’intrigue m’a beaucoup tentée, et très rapidement embarquée. Le lectorat s’identifie immédiatement aux deux héroïnes de ce livre, Laure et Renate, du fait de leur jeune âge. Il faut savoir que l’entrée en matière de ce livre est très… Déconcertante. Vous n’avez clairement pas le temps de niaiser ! L’auteure veille à nous imposer le même rythme que celui qu’ont ses personnages, et j’ai beaucoup aimé ce parti pris. Il s’agit d’un texte relativement sombre, qui ne cherche à ménager ni le lecteur, ni les personnages. Le principal sujet est donc la politique. Mais ici, c’est un visage très obscur et pervers de la politique que nous découvrons. Même si l’histoire se déroule dans une époque et une société qui pourraient tout à fait être les nôtres à l’heure actuelle, la manière dont la vie politique est ici représentée fait d’elle un jeu extrêmement noir. Je ne crois pas que le but était ici de dresser un fidèle portrait de notre vie politique. Je crois qu’il est plutôt question de mettre en garde contre la manipulation, l’hypocrisie, le secret. Pas forcément politique. Bien entendu, c’est une fiction, la perversité de l’univers est donc trop appuyée pour être vraie, mais l’idée est là. L’intrigue de cet ouvrage se concentre sur les coulisses de la vie politique, sur ce qu’il se passe une fois les politiciens descendus de leur estrade. Il est vrai que c’est une partie de la vie politique qui est généralement très inconnue par les simples citoyens, l’imagination peut donc librement combler ce vide. C’est peut-être un risque, mais pour moi, c’est un risque pertinent, surtout pour de la littérature adolescente, généralement composée de futurs ou de jeunes électeurs. Parce que ce genre de récit amène à se poser des questions. On est surpris, on est dérangé, on veut voir si c’est vraiment ça, la politique. C’est à mon sens une manière intelligente d’inviter un public jeune à s’intéresser à la politique. Bon, je n’arrête pas de vous parler de politique, mais bien évidemment, ce roman, ce n’est pas que ça non plus. On trouve entre les lignes une réflexion très pertinente autour de l’homosexualité, et plus précisément sur ses représentations dans notre culture. Vous croiserez également une bonne dose de féminisme, ainsi qu’une pincée d’écologie. Bref, je crois que vous l’aurez compris : Ce récit est clairement engagé. Mais attention, il n’est pas moralisateur pour autant ! Il reste avant tout un divertissement, un voyage littéraire. Certes avec un décor aux messages très nombreux, mais un divertissement quand même. J’ajouterai également un mot sur les relations entre les personnages, qui m’ont souvent surprise, et que j’ai trouvées très intéressantes. En effet, attendez-vous à être parfois étonné, parfois même à halluciner complètement. C’est un texte audacieux que vous avez là. Et une audace qui réussit.
Mais alors, qu’est-ce qui ne va pas à 100% avec ce roman ? Pour moi, c’est la fin. J’ai été très déçue par la chute de cette histoire qui avait tout pour être un total succès. En effet, tout va très vite, de nombreux points de l’intrigue sont éclipsés, les réponses aux questions sont à peine de vraies réponses. C’est très dommage, et surtout très frustrant. Il y avait tellement de matière ! J’avoue que je comprends pas vraiment ce qui s’est passé, mais pour moi, la conclusion de ce récit initialement prodigieux est bâclée. Oui, certaines choses sont assez intéressantes dans la fin, mais c’est très loin d’être suffisant. Il m’a beaucoup manqué pour être complètement satisfaite. Quelques dizaines de pages en plus n’auraient pas été de refus… Je garderai un bon souvenir de ce livre malgré cela, mais ce souvenir aurait pu être excellent, et j’en suis la première désolée.
Si la couverture est à mes yeux bien faite, permettant une très bonne représentation du contenu du livre, j’ai du mal à en dire autant du titre, que je trouve un peu trop décalé par rapport à l’histoire. Mais l’aspect sombre de ce livre-objet est intrigant et en parfaite adéquation avec l’intrigue, alors, on lui pardonne !
Au final, il est difficile pour moi de ne pas vous recommander ce roman : J’en ai adoré les trois quarts, et les messages qu’il a à faire passer sont à la fois importants et réussis. Il est juste dommage de nous laisser ainsi sur notre faim…
♥♥♥
J’ai bien aimé !
Livre reçu grâce aux éditions Hachette et au site Lecture-Academy. Merci à eux !
Ce livre ne me tente pas vraiment, je dois le dire. J'ai vu beaucoup de déceptions (plus que du positif). Et puis, en soi, le langage cru dans mes lectures a tendance à me déranger.
Je comprends, personnellement c'est quelque chose que je trouve piquant, mais cela peut aussi être rédhibitoire !
C'est dommage quand la fin "gâche" le plaisir de la lecture ! j'ai pas mal hésité à le lire, je pense que je passerai mon tour !
Oui, j'avoue que j'ai été déçue, c'est frustrant…