Titre : Le gardien de nos frères
Auteure : Ariane Bois
Editions : Belfond
Année de parution : 2016
Pages : 385 pages
Prix : 19 €
Résumé :
En 1939, Simon Mandel a 16 ans. Entré dans la Résistance, il sera blessé au maquis. En 1945, la guerre lui a tout pris et notamment Elie, son petit frère, disparu dans des conditions mystérieuses. Dans une France désorganisée et exsangue, Simon embrasse une nouvelle cause, celle des Dépisteurs. Ces jeunes Juifs, anciens scouts et combattants, ont pour mission de retrouver des enfants dont les parents ne sont pas revenus des camps. Sillonner le pays à la recherche des siens est sans doute le seul espoir pour Simon de retrouver Elie.
Dans ce monde traumatisé où le retour à la vie sera pour certains une tragédie de plus, Simon rencontre Léna, survivante du ghetto de Varsovie. Rejetée par son propre pays, la Pologne, elle cherche elle aussi à redonner un sens à son existence. De Paris à Toulouse, d’Israël à New York, la reconstruction bouleversante de deux jeunes révoltés portés par la force de l’amour et le souffle de l’Histoire.
Mon opinion personnelle :
Je commence par remercier Célia et les éditions Belfond pour ce bel envoi !
Lorsque j’ai lu le résumé de cet ouvrage, j’ai su qu’il était fait pour moi. Non seulement il abordait la Seconde Guerre Mondiale, mais en plus de cela, il mettait en lumière un point de cette période que je ne connaissais pas du tout. Etant toujours curieuse d’en apprendre plus sur ce conflit et ses échos, je me suis plongée dans cette lecture les yeux fermés, et je ne regrette absolument pas.
Les personnages que l’on rencontre sont extrêmement intéressants. Simon est un homme touchant, brisé, que l’on voit se reconstruire petit à petit, sur les ruines de ses blessures. Sa détermination est impressionnante, on admire sa force intérieure, teintée d’une certaine sensibilité. Au fil des pages, il se révèle, ce qui nous permet de l’apprécier de plus en plus. On découvre celui qui l’était avant que la Guerre ne l’ébranle, ce qui est comme une renaissance à laquelle le lecteur assiste. Il y a également la mystérieuse, frêle et pourtant si impressionnante Léna. Elle aussi, il faut l’apprivoiser. Elle est comme un petit animal blessé, un peu sauvage, une vraie biche effarouchée. Elle nous bouleverse, par sa simplicité, par son courage. Je ne peux pas vraiment vous parler des personnages secondaires, car je risquerais de trop en dire, mais je peux au moins vous assurer qu’ils ont tous des personnalités incroyables, marquantes, travaillées.
Le style de l’auteure est absolument addictif, des premières lignes aux dernières. Il est pur, il est fort, il parvient, de manière aussi épurée qu’agréable, à enrichir le lecteur, tant humainement qu’historiquement. Malgré la difficulté du sujet abordé, cet ouvrage n’est jamais plombant, il est toujours lumineux, car il s’en dégage une puissance incroyable. Vous aussi, même depuis votre confortable XXIème siècle, vous vous sentez concerné par l’histoire que vous découvrez, vous vous inquiétez, vous vous émouvez… L’auteure parvient à créer une atmosphère prenante, grâce au simple pouvoir des mots. En savoir toujours plus devient un réel besoin, et vous vous laissez porté, subjugué.
L’intrigue est elle aussi une très grande réussite, presque de A à Z. D’ailleurs, je vais me débarrasser maintenant de l’unique point négatif, comme ça, ça sera fait, et tout le reste de la chronique ne sera qu’éloge. J’avoue que j’ai été un peu perturbée par la façon dont l’auteure joue avec le temps au début du roman, notamment. Même si c’est intéressant, et captivant, c’est assez… Déstabilisant, surtout par rapport à l’enchaînement qui est choisi. J’ai eu un peu de mal à m’y retrouver ensuite. Mais j’y suis parvenue, et après, tout roulait. Ce récit parle donc d’un pan de la Seconde Guerre Mondiale apparemment peu connu, à savoir les associations montées pour retrouver les enfants Juifs cachés par leurs parents avant que ceux-ci ne partent pour les camps. Déjà, l’originalité du sujet est un bon point, d’une part car cela permet de changer un peu, et d’autre part car cela permet de rendre hommage à des éléments de l’Histoire trop peu connus. Cet ouvrage possède donc une belle richesse historique, il vous apprend énormément de choses. Néanmoins, ce roman, ce n’est pas qu’une leçon d’Histoire. C’est aussi une magnifique leçon de vie. Il vous apprend à ne pas baisser les bras, à croire. Il vous révèle ce qu’est la solidarité, ce qu’est l’amitié, ce qu’est l’amour. Je ne vous dis pas que tout est beau tout est rose dans ce bouquin, loin de là. Il y a des passages durs, des aveux terribles, des actes inqualifiables. Il parle souvent de mort, oui. Mais partout, il y a cette flamme de l’espoir qui brille en arrière-plan, plus ou moins vive selon les situations. C’est un livre extrêmement humain, porté par une générosité bouleversante. Il met en lumière, avec beaucoup de talent, des valeurs qui, malgré les temps difficiles, n’ont jamais complètement disparu. Ce texte a vraiment tout pour lui, car il est également parfaitement bien pensé dans son schéma narratif. Les péripéties sont pertinentes, saisissantes. Le suspense est là, jusqu’à la fin, dans des proportions plus ou moins importantes selon les passages. Ce roman se dévore, tout simplement. Il vous embarque pour un voyage d’exception, à travers le temps, à travers les passions humaines. Vous en sortirez alors assurément grandi, enrichi, bref, changé.
La fin de ce roman est tout simplement époustouflante. Je l’ai adorée, vraiment. Elle est pleine de suspense sans vouloir forcément en mettre volontairement. Vous me suivez ? Non ? Pas grave. Le principal, c’est de savoir que cette fin va vous surprendre, vraiment. C’est comme un feu d’artifices de beauté et d’émotion. Oui, rien que ça ! On ne pouvait rêver plus belle conclusion, plus beau message de fin. Étonnamment, on sort de cette lecture comme apaisé. La boucle est bouclée. Je ne vous dis pas que tout est gai, encore une fois, c’est impossible, avec ce genre d’histoires. Toutefois, ça n’empêche pas cette chute d’être idéale, émouvante, épatante. L’auteure maîtrise à merveille son intrigue et ses personnages, pour un rendu authentique. Rien que pour la fin, vous vous devez de lire cet ouvrage. Il a quelque chose de spécial, je vous assure…
Le titre colle parfaitement à l’intrigue. On ne le comprend pas forcément ainsi, mais après la lecture, je vous assure que tout est plus clair. Il en est de même pour la couverture. Elle est assez simple, épurée, mais véhicule quelque chose de fort, plein de promesses et de vie. En parfaite adéquation avec le récit.
Vous l’aurez compris je l’espère, mais cet ouvrage est vraiment à lire. Je ne suis peut-être pas objective compte tenu de l’importance qu’a la Seconde Guerre Mondiale à mes yeux, mais je vous promets qu’il a quelque chose de différent. Il est atypique, dans son fond certes, mais aussi dans sa forme. Son côté magnétique, sa pudeur, sa finesse, sa délicatesse, font de lui un livre à découvrir. Je suis persuadée que vous ne le regretterez pas.
J’ai adoré ! |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
Livre reçu grâce aux éditions Belfond. Merci à eux !
Magnifique chronique♥ Les histoires qui se déroulent sous la 2nde guerre mondiale me tentent toujours, alors je suis contente d'avoir découvert ce titre grâce à toi =)
Je suis ravie d'avoir pu te permettre de le découvrir ! 🙂
Je ne connaissais pas du tout ce roman. Pourtant, je suis passionnée par cette période donc je pense qu'il peut vraiment me plaire ! 🙂
Je l'ai rajouté à ma wish-list. Merci pour la découverte 🙂
Avec plaisir, j'espère que tu auras l'occasion de le lire !! 😀
Tu m'as fortement donné envie de le lire, je le glisse dans ma wishlist tout de suite! Merci pour la découverte!
Avec grand plaisir, j'espère qu'il te plaira !