Tes sourires, tes secrets
Titre : Tes sourires, tes secrets
Auteures : Pascale Perrier & Sylvie Baussier
Editions : Oskar (Court métrage)
Année de parution : 2015
Pages : 65 pages
Prix : 7 €
Résumé :
Un matin à l’aube, Manon est réveillée par le téléphone ; Ophélie, sa meilleure amie, est dans un état grave. Que lui est-il arrivé ? Va-t-elle s’en sortir ? Manon se précipite à l’hôpital. Dès qu’elle le peut, elle se réfugie dans l’écriture, et imagine l’avenir de différentes manières… Toujours avec Ophélie à ses côtés.
Mon opinion personnelle :
Je commence par remercier Angélique et les éditions Oskar pour ce bel envoi !
Les sujets principaux de ce tout petit roman, à savoir le suicide et l’écriture, m’avaient tous deux énormément intriguée. J’étais donc curieuse de découvrir l’alliance des deux, et, bien qu’ayant été un peu déçue, j’ai tout de même bien apprécié ma lecture.
J’ai eu un peu de mal à m’attacher aux personnages. Est-ce du au très faible nombre de pages ? En partie, oui, je pense. La narratrice est donc Manon, jeune fille perdue, brisée. Elle ne comprend pas, elle est totalement désorientée suite à ce qui s’est passé. Elle essaye cependant de rester forte, et de croire en l’avenir. Nous avons également Ophélie, que nous découvrons à travers les souvenirs de Manon et des autres personnages. Même si l’on comprend qu’elle est une adolescente charmante, j’aurais aimé avoir l’occasion de mieux la cerner. Il y a aussi, entre autres bien sûr, Mathis, le petit ami d’Ophélie. J’ai été touchée par ce jeune garçon, visiblement très amoureux de sa belle, et si mal, si angoissé… Là, j’ai vraiment eu le sentiment de connaître un personnage, de m’intéresser à lui.
Le style des auteures est agréable, pertinent. On se retrouve très rapidement pris dans l’histoire, qui se lit très vite et très bien. Elles parviennent à faire ressortir une certaine émotion, une certaine délicatesse. Je me demande d’ailleurs comment s’est déroulée l’écriture à quatre mains, cela m’impressionne toujours… Elles prennent un parti intéressant ; celui d’écrire comme si Manon s’adressait à Ophélie. Ainsi, l’héroine est peut-être plus à même à se confier. Néanmoins, d’un autre côté, cela m’a un tout petit peu déplu : En réalité, j’avais parfois l’impression de déranger, de tomber dans une intimité qui ne me regardait pas, d’être exclue de la relation si particulière que les jeunes filles entretiennent. Mais, globalement, l’écriture est vraiment bien amenée.
Venons-en à l’intrigue. Sur certains points, j’ai été séduite. Sur d’autres, moins. J’ai énormément apprécié les deux principaux thèmes, et encore plus l’idée de lier, et d’opposer les deux. Le suicide, c’est la mort. L’écriture, c’est la vie. Le jeu de contraires que les auteures parviennent à instaurer tout au long de la lecture est époustouflant. D’un récit sombre, difficile, elles réussissent à faire une histoire pleine de foi et de détermination. De plus, il y a, entre les lignes, énormément d’authenticité, de simplicité. On lit l’aventure comme les personnages la vivent, pure et brute. C’est magnifique. Cependant, je vais me contredire totalement, mais dois admettre qu’à la fin, je saturais un peu des écrits de Manon. L’idée d’aborder la délivrance dans l’écriture est bonne, mais, de là à retranscrire chacun des textes de la narratrice… Pour moi, c’est un peu trop. A côté de cela, j’ai trouvé les relations entre les personnages très bien amenées. Parfois délicates, elles sont bien travaillées, et il est facile de les percevoir, de les sentir. Elles apportent un certain relief à l’histoire, sont comme les nœuds sur la corde de l’attente. Finalement, dans cet ouvrage, le plus important n’est pas le geste d’Ophélie, ni même l’avant. Ce qui est réellement mis en avant, c’est l’après. Là encore, je suis assez partagée. Cela est assez original, puisque, généralement, on a tendance à se concentrer sur l’avant, pour des romans sur le suicide. Toutefois, j’aurais sans doute préféré en savoir quand même un peu plus sur le passé, pour mieux comprendre le présent, et mieux espérer le futur. J’avais comme l’impression qu’il me manquait une des clés de l’énigme, ce qui est assez frustrant. Petit à petit, finalement, on oublie ces quelques petits détails qui nous chiffonnent, pour nous concentrer, nous aussi, sur l’état d’Ophélie. J’ai eu un peu le sentiment que l’étau se refermait, que ce livre était comme un entonnoir. On commence avec des milliers de questions, de flous, et au fur et à mesure, cela se réduit. On commence avec l’esprit alerte pour le moindre détail, et on finit par ne se focaliser que sur la survie de la jeune fille. J’aime beaucoup me sentir, comme ici, envoûtée par une histoire. Le lecteur aussi finit par se lier d’amitié avec l’intrigue, et attend, impatiemment, le mot de la fin, avec espoir et curiosité.
Justement, quand vient la fin… Personnellement, j’ai été cruellement déçue. Je ne m’attendais pas à une chute aussi ouverte. Pour être honnête, cela m’a plutôt coupée dans mon élan. C’est vraiment dommage. J’imagine qu’il y avait un réel but dans ce choix, mais, pour ma part, je n’ai pas réussi à le saisir. Par conséquent, ce bouquin m’a fait un peu l’effet d’un soufflet, avec quelque chose qui gonfle, qui gonfle, pour finalement retomber d’un seul coup. En revanche, je tiens à souligner que les derniers mots sont inscrits et choisis avec beaucoup de poésie et de délicatesse, ce que j’ai adoré. Mais, selon moi, ça n’a pas suffit à me transporter totalement.
Je trouve la couverture très jolie. Elle est simple, colorée, mais dans des tons chauds. Forte en symboles, vivante par les diverses polices, elle attire l’œil, et représente bien l’état d’esprit du texte. Le titre, ainsi que le sous-tire, sont eux aussi bien adaptés, et intrigants.
Au final, j’ai bien aimé cette courte lecture, malgré quelques petites ombres au tableau. Elle véhicule cependant un joli message d’espoir, prenant à découvrir. Je vous la recommande, en vous précisant de ne pas non plus trop en attendre. C’est un dur mais agréable moment hors du temps qu’elle vous offre, alors, tentez, vous apprécierez certainement.
J’ai été déçue.. |
J’ai bien aimé ! |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
Livre reçu grâce aux éditions Oskar. Merci à eux !
Pas certaine de craquer, mais on ne sait jamais. Merci pour cette découverte 🙂
Si tu en as l'occasion, on ne sait jamais, comme tu dis. Avec plaisir ! 🙂
L'histoire me semble pas mal mais c'est vrai que c'est dommage que ce livre soit si court.
C'est cela, quelques pages en plus n'auraient pas été de trop.