Titre : Nous les menteurs
Auteure : E. Lockhart
Editions : Gallimard (Jeunesse)
Année de parution : 2015
Pages : 288 pages
Prix : 14,50 €
Résumé :
Une famille belle et distinguée. Une île privée.
Une fille brillante, blessée ; un garçon passionné, engagé.
Un groupe de quatre adolescents – les Menteurs – dont l’amitié sera destructrice.
Une révolution. Un accident. Un secret.
Mensonges sur mensonges.
Le grand amour. La vérité.
Mon opinion personnelle :
Je commence par remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi !
J’avais énormément entendu parler de ce roman bien avant de le recevoir. Ma première approche de ce livre a donc été ultra-positive. La seconde, beaucoup moins. Explications.
J’ai d’abord eu du mal avec les personnages. La narratrice, Cady, m’a vraiment tapé sur le système. Certes, elle est amnésique, et fragile. Mais je l’ai trouvée ennuyante, vaincue, immature, voire égoïste. Impossible de s’attacher à elle, étant donné qu’elle n’a visiblement pas de personnalité. Le souci est le même avec toute sa bande de jeunes : Ils sont ternes, moroses. Que ce soit Gat, Mirren ou Johnny, ils n’ont aucun relief, et c’est bien dommage. Le peu de choses qu’on cerne d’eux sont des stéréotypes desquels on se lasse très vite. Tout au long de ma lecture, j’ai davantage eu l’impression de les déranger que d’être intégrée à l’histoire. Et franchement, ça n’aide pas à apprécier l’ouvrage.
De même pour le style de l’auteure : Je n’ai pas accroché du tout. Je l’ai trouvé très redondant, et lourd. Il n’invite pas du tout à lire, et rebute même. L’écriture est truffée de détails futiles qui alourdissent le récit (Spéciale dédicace au poulet froid et au camembert). En effet, tout dans ce roman m’a semblé à l’excès, et cette exagération finit par tourner à la dérision. Ca devient, au fur et à mesure, réellement ridicule. Même dans les semblants d’émotion, on ne ressent plus rien tant c’est surjoué. Alors, le rythme de lecture est lent, pénible, et c’est décevant. Selon moi, il n’y a rien de captivant dans ce roman, c’est même tout le contraire.
Si seulement l’intrigue avait rattrapé le coup ! Mais je vous arrête tout de suite : Ce n’est pas le cas. Dès le début, on se demande où l’on est, où l’on va. La réponse est simple : Pas bien loin. Effectivement, on débarque dans un univers assez flou. On sent qu’il s’est produit beaucoup de choses avant le début de la lecture, mais cette espèce d’incipit in medias res ne s’éclaircit jamais. Pour vous mettre un peu dans le contexte, Cady est victime d’une amnésie, et il est interdit à ses proches de l’aider à retrouver la mémoire. Il y a là une prise de risques considérable. Plonger le lecteur dans un brouillard aussi épais est compliqué, mais pas impossible. Il aurait pour cela été indispensable de donner au roman un rythme soutenu, avec de nombreuses péripéties, des hauts, des bas… Mais ce n’est pas le cas. La chronologie de ce bouquin est très linéaire, et le lecteur ressent au final un terrible manque d’évolution. Alors, oui, l’auteure lance quelques pistes, sème quelques indices. Mais ce n’est pas suffisant. Et la majeure partie des idées lancées est vite avortée. Pour le coup, on s’ennuie. Enfin, c’est personnellement le ressenti que j’ai eu. Heureusement, la curiosité l’emporte sur la monotonie. On persiste donc dans cette lecture, jusqu’à voir apparaître un peu de lumière sur le passé. Cependant, un des problèmes de cet ouvrage, c’est que, sempiternellement, on ressasse toujours et encore la même chose, sur un ton différent (Un peu comme ma chronique d’ailleurs) qui ne suffit pas à séduire. A chaque page tournée, j’avais l’impression de reculer, de retourner à la case départ. Vous savez, quand vous courez sur un tapis roulant ? Vous avez l’impression d’avancer, mais en fait, techniquement, vous reculez. C’est un peu ça. Alors on continue cette valse infernale, qui semble ne jamais se finir. Au passage, on joue avec les clichés, l’adolescence, les premiers amours, les amitiés tourmentées… C’est vu et revu, et au bout d’un moment, si ce n’est pas pimenté, ça ne passe plus. Ici, c’est le cas. Encore une fois, on reste dans le plat, le terne. C’est franchement dommage, et décevant. Je ne dis pas que je ne suis pas passée totalement à côté de cet ouvrage. Peut-être que le problème vient de moi. Mais franchement, ce livre n’innove pas du tout. Et, en plus de cela, il rabâche non seulement ce qu’on voit dans les autres bouquins, mais également ce qu’on voit dans ses premières pages. En réalité, la situation ne se débloque véritablement que dans les trente dernières pages, et clairement, tout ce qui précède cette chute n’est qu’une futile mascarade.
Après un tel moment d’ennui, on espère que la fin va tout rattraper. Jusqu’aux dernières pages, j’ai espéré être surprise, émerveillée. J’ai espéré comprendre enfin à quoi rimait cet amas de stéréotypes mal assemblés. Surprise, je l’ai été. Le reste, on oublie. En toute sincérité, j’ai trouvé cette conclusion ridicule. Primo, elle n’est absolument pas crédible. Deuzio, elle est tout, sauf claire. Il ne faut véritablement pas compter sur elle pour déchiffrer quoique ce soit. J’ai un instant cru à une grosse blague, mais non. Avec cette issue, l’auteure perd le peu d’authenticité qu’elle avait pu transmettre à son livre. Je suis peut-être très terre-à-terre, mais là, c’est trop. Trop farfelu, trop brouillon, trop énorme. Je suis tout à fait d’accord avec le principe de faire une énorme révélation à la fin d’un livre fastidieux. Mais il y a des limites dans le gargantuesque. J’avais bien plus envie de rire que de pleurer. Faut pas prendre les lecteurs pour des pigeons, non plus. J’ai du mal à cerner l’engouement d’illustres auteurs et blogueurs pour ce bouquin, honnêtement. Alors oui, là, on fait dans l’atypique, c’est sûr. Mais il ne faut pas confondre atypique et antipathique.
La couverture est vraiment belle. Lumineuse, elle donne envie de se plonger dans cet ouvrage (à tort) et promet une histoire pétillante. Le moindre qu’on puisse dire, c’est que le contraste entre le contenu et le contenant est frappant… Pour ce qui est du titre, il est intrigant, et reflète, lui, à merveille le récit. Donc, globalement, le livre-objet est plus pertinent que le livre-tout-court.
Cette chronique assez virulente s’achève donc ici. Je n’ai pas mâché mes mots, mais je tiens toujours à ne jamais jouer la carte de l’hypocrisie dans mes chroniques, SP ou non. Je suis là pour vous conseiller, pas pour vous duper. Ce bouquin aurait pu être une réussite, il semble assez prometteur, mais n’a fait preuve d’aucun charisme. 250 pages redondantes pour 30 pages totalement perchées, je n’appelle pas ça un best-seller. Je suis amèrement déçue de ma lecture, que je ne vous recommande malheureusement pas, et croyez-moi, ça ne me fait pas plaisir. Mais bon, je m’en voudrais de vous conseiller 280 pages d’ennui mortel…
Je n’ai pas aimé… |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
Livre reçu grâce aux éditions Gallimard Jeunesse. Merci à eux !
§Tes arguments se tiennent !! Je vais malgré tout le lire et te dirai ce que j'en pense…..
N'hésite pas à me dire ce que tu en auras pensé, en effet. Une majorité l'a adoré, il doit bien y avoir une raison. Le hic, c'est que je ne vois vraiment pas, alors je suis curieuse de savoir ^^'
Ah oui, j'avais lu sur Twitter que tu n'avais pas aimé… Dommage.. :/
Hé oui, je suis aussi déçue du livre que déçue de ne pas avoir apprécié… (Très clair tout ça Mathilde)
Je suis en train de le lire mais en VO et je pense que ca change tout ( en tout cas pour moi ). Ca peut sembler idiot, mais j'ai trouvé une force à l' écriture et puisque ce n'est m'a langue maternelle, elle convient bien à l'ambiance de mystère. Mais je me sens également plus proche de Cady… C'est un peu comme pour toi avec Nos étoiles contraires et TFIOS (enfin je pense). Ensuite, ca me pour des raisons plus personnelles que j'expliquerais dans ma chronique (si j'en écris une)
Par contre, je veux bien croire que l'intrigue soit perchée, car je sens le truc énorme arriver de loin depuis le début !
En tout cas, tu as raison de donner ton avis en toute franchise, car c'est pour cela qu'on vient (en tout cas pour moi) ! On sait que ton blog n'est pas une plate-forme de promo et c'est plaisant !
Et bravo pour tes 70 points d'avance !
Ah, alors là, je comprends tout à fait ton point de vue. Effectivement, tu as tout à fait cerné mon opinion vis-à-vis de TFIOS et Nos étoiles contraires, et s'il en est de même pour toi entre Nous les menteurs et We were liars, je respecte totalement et vois ce que tu veux dire. Cependant, je ne pense pas, pour cet ouvrage, aller jusqu'à lui donner sa chance en VO, à moins de le trouver en bibliothèque. Mais je n'irai pas jusqu'à le racheter comme pour TFIOS, malheureusement.
J'espère sincèrement que tu écriras une chronique, car je serais très curieuse d'avoir ton avis le plus développé possible. Et surtout, surtout, je rêve d'avoir ton avis sur la fin de l'histoire… Parce que c'est en partie pour cela que je ne lui donnerai pas sa chance en VO, car elle, elle ne va pas changer d'une version à l'autre. Trop, c'est trop…
Et au passage, merci beaucoup pour mon BAC, et merci aussi de reconnaître la sincérité de mes chroniques, ça me fait très plaisir et me touche beaucoup de voir que c'est compris et apprécié 🙂
Hahaha, ta dédicace au poulet froid, j'adore xD
Un raté pour ce bouquin, c'est dommage, je l'ai adoré x)
Je te la devais bien xD
En effet, je crois qu'il fait partie de cette catégorie de bouquins qui passent ou qui cassent…