Les Fausses Bonnes Questions de Lemony Snicket Tome 2 : Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?
Titre de la série : Les Fausses Bonnes Questions de Lemony Snicket
Titre du tome : 2. Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?
Auteur : Lemony Snicket
Editions : Nathan
Année de parution : 2014
Pages : 275 pages
Prix : 15,90 €
Résumé :
Avant de lire ce livre, il serait préférable de vous poser ces questions :
1. Quelqu’un a-t-il vu la jeune fille avant sa disparition ?
2. Pourquoi ses parents ne sont-ils pas inquiets ?
3. Quel est le rapport avec une expérience de chimie, un magasin en libre service, une chevelure extravagante et une statue volée ?
4. Attendez. Ne changez pas de sujet. Il faut retrouver une jeune fille, pas une statue. Alors, où est-elle ?
Mon opinion personnelle :
Je commence par remercier Samia et les éditions Nathan pour ce très bon envoi !
Le premier tome de cette série m’avait bien plu, mais sans plus, j’étais donc curieuse de voir ce que la suite pouvait donner. J’ai mis du temps à me plonger dedans, mais c’est à présent chose faite, et je regrette maintenant de ne pas l’avoir fait plus tôt !
Les personnages sont toujours aussi extraordinaires. Le narrateur, Lemony, est fidèle à lui-même : Doué, malin, il adopte un ton très pince-sans-rire qui est juste délicieux. Très mature pour son âge, et pourtant très discret, il a tout pour lui, tout pour le lecteur s’attache à lui. Ses compères d’aventures, comme par exemple Moxie, ou encore Ellington sont également terriblement atypiques, mais séduisants. Ce tome est l’occasion de rencontrer de nouveaux personnages, comme l’inquiétant Dr Flammarion, ou encore l’étonnante Cleo. Bref, vous l’aurez compris, un panel de portraits vous attend pour cette suite, mais je peux vous garantir que tous sont réussis.
Le style de l’auteur est toujours aussi incroyable, et original. C’est assez particulier, mais personnellement, j’adore. Il y a énormément d’humour, un humour très pince-sans-rire, très surprenant, très froid et retenu, mais qui rend très bien. Dès les premières pages, on est captivé par le récit, impossible de le lâcher. Ensuite, on ne voit plus les pages défiler. Ce livre est très abordable, surtout avec les nombreuses illustrations qu’il renferme. Et puis, le meilleur, c’est qu’il ose, et ne se pose aucune limite dans le farfelu ou dans le ridicule. Et ça, c’est le top.
L’intrigue de cette suite est très agréable. Elle est la continuité exacte du premier volet, le lecteur n’est donc pas perdu entre les deux. Toutefois, les deux histoires, même si elles enchaînent parfaitement, sont très indépendantes l’une de l’autre. Il y a toujours le fameux fil rouge de la statue, mais il serait presque possible de les lire séparément, car les enquêtes de Snicket sont comme des petites aventures éparpillées un peu partout, qu’on récolte une à une en se léchant les babines, un peu comme des oeufs de Pâques. (OK j’arrête.) Dans cette nouvelle épopée, le jeune garçon et sa collègue enquêtent sur la disparition d’une jeune scientifique. J’ai bien aimé cette sorte de recherche, cela changeait de ce qui avait pu être fait juste avant. On embarque donc pour ce drôle de voyage, sans savoir grand chose de ce qu’on va trouver derrière. C’est propre à Snicket : Il balance son lecteur dans le noir complet, et au bout de quelques minutes, il lui tend une lampe torche. J’aime cette façon de faire un peu décalée, qui préserve encore plus le suspense. Car oui, dans cet ouvrage, le mystère plane vraiment longtemps. J’adore ce principe, ainsi, jusqu’au bout, on se pose des questions. L’auteur laisse des indices qui conduisent à des pistes pratiquement toujours erronées. On fait fausse route 99,99 % du temps, mais on s’éclate quand même, et c’est très fort. Tout au long de l’ouvrage, on apprend à décortiquer l’intrigue petit à petit. Toujours sur ce même fond totalement barge, on s’amuse à tenter de comprendre, tout en sachant pertinemment bien qu’il est impossible de savoir ce que Snicket a derrière la tête. En effet, cet homme propose des idées fantastiques. Je me demande sincèrement où il va chercher tout cela, tant c’est tiré par les cheveux. Mais ça fonctionne ! On va de révélation en révélation, certaines nous font avancer, d’autres reculer, en clair, on tourne bourrique pendant toute la lecture. Mais on ne s’ennuie pas pour autant, on ne s’énerve pas pour autant. On profite, et on admire cette plume si riche qui nous fascine. En plus d’une sacré dose d’humour, ce roman contient pas mal d’action. Vous allez me dire, avec un roman « policier », ça semble logique. Mais quand on cerne, au premier abord, le récit, pas forcément. D’ailleurs, généralement, dans les histoires de ce genre, on a clairement la moitié du bouquin où il ne se passe rien, car ils « enquêtent », et une moitié où on ne sait plus où donner de la tête, car ils « agissent ». Là, ce n’est pas le cas. Tout est bien réparti, l’action se déroule à dose égale du début à la fin, ce qui créé un rythme de lecture idéal. Ce n’est pas pour autant linéaire, loin de là, car je peux vous garantir que rien ne peut sembler morose avec Snicket. Simplement, c’est comme un pattern (En fait, j’ai perdu le mot en Français, et comme il est 1h du matin, je n’ai pas la motivation pour aller taper la causette avec Google Traduction qui, en plus de cela, a 99,99 % de chances de me dire n’importe quoi. Donc je laisse comme ça. Ca vous fait un petit challenge comme ça, c’est bien.) bien choisi et orchestré. Ce tome, c’est comme une danse d’un rythme endiablée, ça suit quelque chose de précis, mais ça ne l’empêche pas d’avoir un petit grain de folie qui rend les choses plus belles.
La fin est vraiment bien trouvée. Evidemment, à l’image du reste de l’ouvrage, c’est très surprenant, parce que ce n’est absolument pas ce à quoi on s’attendait. D’un certain point de vue, on a l’impression d’être un sombre crétin qui n’a rien saisi au bouquin. D’un autre point de vue, on a l’impression d’avoir été témoin de la magie d’un génie. Personnellement, c’est cette deuxième perception que j’ai vécue. Alors qu’on a vraiment le sentiment d’être dans l’impasse, et qu’on ne peut pas plus s’embrouiller que cela avec tous les éléments donnés, l’auteur nous donne la formule, et hop ! Tout se met parfaitement en place. Avec n’importe quoi, n’importe comment, Snicket parvient à faire quelque chose de formidablement logique. J’apprécie énormément ce genre de jeux. Comme à son habitude, l’auteur profite de la chute pour nous annoncer le début du prochain épisode des aventures de son jeune héros. C’est très habilement fait, et pertinent. Cette issue donne vraiment envie d’en savoir plus sur les personnages secondaires qu’on pensait inutiles, et qui, au final, se révèlent être bien plus importants que cela… Je n’en dis pas plus pour ne pas briser cette surprenante magie, mais sachez que dans tous les cas, vous serez épaté !
La couverture est bien entendu très représentative du récit. Après lecture, on comprend chaque élément, c’est très sympa. Les couleurs sont assez originales, même si ce n’est pas trop ma tasse de thé, ça correspond bien au côté atypique du bouquin. Quant au titre… Que dire, si ce n’est qu’il est parfait ? Drôle, déconcertant, et pourtant totalement en harmonie avec le récit, je le trouve tout bonnement magistral !
Vous l’aurez compris, ce second tome est pour moi tout à fait à la hauteur de mes attentes. Cette fois-ci, je peux vraiment dire que j’ai adoré. Si vous avez eu un peu de mal avec le premier épisode, tentez le second, il est au-dessus. Et si vous ne connaissez pas cette série, ou même pire, cet auteur, faisez-moi (Dédicace à mon professeur de Français, alias Batman) confiance et foncez les yeux fermés : Vous tomberez assurément sous le charme ! Car des romans comme cela, ce n’est pas tous les jours qu’on en croise, et quand on tombe dessus, bah ça fait du bien. Vraiment. A lire !
J’ai adoré ! |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
Livre reçu dans le cadre du partenariat avec les éditions Nathan. Merci à eux pour cet envoi !