Titre : Antigone 256
Auteur : Jacques Cassabois
Editions : Hachette (Black Moon)
Année de parution : 2007
Pages : 212 pages
Prix : 12 €
Résumé :
Deux frères s’affrontent et s’entretuent. L’un a le droit a des obsèques, l’autre est livré aux bêtes sauvages. Ainsi en a décidé leur oncle, le roi Créon. Mais leur soeur, Antigone refuse cette loi. Elle se dresse, seule, fière, fragile. Antigone ! Fille d’Oedipe ! L’héritière ! La petite.
Mon opinion personnelle :
Il y a quelques mois, j’avais été très déçue par la pièce d’Anouilh, Antigone, que je voulais lire depuis des années. J’avais déjà acheté cette autre réécriture du mythe, et mon envie de la découvrir avait donc été très largement refroidie par ma première approche d’Antigone. Mais voilà, la semaine dernière, oral de bac blanc de Français, séquence des réécritures à réviser, préparation des idées d’ouverture, et là, bam, idée, innover avec une autre réécriture que celle d’Anouilh. Bon, au final, je ne suis pas du tout passée sur les réécritures, mais peu importe, car je me suis réconciliée avec Antigone.
Retrouver les personnages a été un véritable plaisir, car ils étaient selon moi les seuls éléments plaisants de la pièce. De plus, je connais à présent Oedipe Roi, j’ai donc pu mieux établir les connexions entre eux. L’approche des personnages est très appréciable, plus aisée qu’avec le théâtre. Antigone et sa détermination m’ont une fois de plus séduite, elles dégagent quelque chose de fort. Une sorte de tension palpable émane de la jeune fille, tension qu’elle semble projeter sur ses proches. Créon est ici plus accessible que dans la pièce, on le cerne mieux, sans pour autant plus l’apprécier bien entendu. Par contre, j’ai éprouvé plus de sympathie à l’égard d’Ismène, qui m’a semblée moins niaise que dans la pièce. Comme quoi, d’une version à l’autre…
J’ai bien accroché avec le style de l’auteur. Ici, le mythe est réécrit comme un roman, ce qui permet de se sentir plus proche de l’histoire qu’avec une simple lecture de pièce. L’écriture est relativement moderne, sans pour autant devenir anachronique, un bon équilibre rend le texte plus accrocheur, plus actuel. Que ce soit dans les descriptions ou dans les actions, l’auteur prend le temps de développer, rendant ainsi la lecture plus captivante. Ce bouquin se lit tout seul, vraiment, rapidement et facilement, le romanesque est d’ailleurs, selon moi, plus adapté à ce genre d’intrigue que le théâtre. C’était donc une très bonne idée !
L’intrigue ne change pas de la version d’Anouilh. Elle est simplement, grâce au romanesque, plus creusée, allongée. Avec la pièce, j’avais apprécié les idées de départ, mais ce qui avait totalement gâché ma lecture avait été la rapidité avec laquelle elles s’enchaînaient. Certes, le genre théâtrale va plus vite que le genre romanesque, mais tout de même ! J’ai apprécié le fait de pouvoir prendre mon temps, de ressentir de véritables émotions. Même si je n’avais plus aucune surprise, j’ai toujours été aussi épatée de découvrir la richesse des péripéties. J’adore les idées, vraiment. Bon, après, on sent quand même que l’histoire est initialement pour du théâtre : Certains éléments manquent clairement d’approfondissement, et restent assez frustrants. C’est moins marqué que chez Anouilh, mais ça reste présent. Par contre, j’ai eu comme l’impression de mieux comprendre le texte. Pas pour une question de vocabulaire, mais plus de logique. Ici, le rythme semblait plus structuré, et plausible. Je pense donc que cette version est plus accessible pour de jeunes lecteurs, ou pour des personnes qui souhaitaient lire la pièce et non la voir. Bien entendu, cette façon de faire a aussi ses défauts. Par exemple, on a un peu, parfois, l’impression de tourner en rond. Normal pour du théâtre, moins pour un roman. Néanmoins, c’est minime, donc largement supportable. Que vous dire de plus, sans trop me répéter par rapport à la chronique de la pièce ? Ah si ! Je souhaite attirer votre attention sur l’humour. Parce que oui, dans cette réécriture, on arrive même à sourire ! Ça peut paraître un peu déplacé, mais ça marche du tonnerre d’apporter un peu de rire à une tragédie. Ça la rend plus moderne (Vous allez me dire que c’est le but d’une réécriture. Vrai.) et permet d’accrocher davantage. Ça coule mieux, c’est plus sympa. C’est donc plutôt osé, mais c’est réussi.
Je ne me souvenais pas de tous les détails de la chute, j’ai donc été ravie de les redécouvrir. Je ne me rappelais pas du tout de certaines choses, à vrai dire ! Cependant, je grimace un peu : Je suis restée sur ma faim. Il m’en manquait encore un peu, j’aurais aimé soit qu’elle soit plus explicite, soit qu’elle se prolonge un peu plus. Un goût d’inachevé vous reste donc la bouche. Après, elle est tout de même séduisante, et cohérente ! Mais quelques petits éléments en plus n’auraient fait de mal à personne, selon moi.
J’aime beaucoup la couverture, qui est sobre, mais classe. Elle représente bien l’histoire, en étant assez mystérieuse. Le titre ne me semble pas trop mal, mais je n’ai toujours pas saisi la signification du nombre 256. Je suis vraiment navrée, mais je ne peux pas vous l’expliquer, même après lecture… Si quelqu’un, par hasard, a l’info…
Cette réécriture est donc très agréable. Même si ce n’est toujours pas le top du top, je l’ai préférée à celle d’Anouilh. Elle permet, d’après moi, une certaine aisance de lecture, et surtout plus de détails, et donc un récit plus riche. Je vous la recommande vivement, surtout si vous souhaitez découvrir facilement le mythe d’Antigone !
J’ai bien aimé ! |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
C'est vraiment dommage que tu n'aies pas aimé la version d'Anouilh :/ J'avais travaillé dessus pour le HDA en 3ème et j'en garde un bon souvenir. Du coup, ce roman me tente bien ! C'est un peu bizarre cette histoire de "256" inexplicable :p
Comme quoi, les goûts et les couleurs… 🙂
Je te conseille ce roman si tu as apprécié le fond de l'histoire !
Et pour le 256, je ne sais vraiment pas… J'ai des hypothèses loufoques (La 256ème reprise d'Antigone ? Mais ça fait beaucoup quand même.) qui ne mènent pas bien loin ^^
Pour le coup je pense que ton hypothèse est VRAIMENT trop loufoque :p
J'aurai essayé x)
Je ne connaissais pas du tout cette réécriture mais tu me donnes envie de la découvrir 😀
Effectivement, elle est peu connue, mais en vaut le détour 😉
J'ai adoré Antigone de Sophocle, et j'ai bien aimé Antigone d'Anouilh… En plus, 256 est mon chiffre préféré (une de mes bizarreries ! )… Maintenant, j'ai bien envie de lire cette réécriture !
Ah oui, 256 ? Bizarre en effet ! 😉 Moi c'est 28. Bref, tente cette réécriture si tu apprécies le mythe, elle te plaira sans l'ombre d'un doute !