Titre : Le cercle des femmes
Auteure : Sophie Brocas
Editions : Julliard
Année de parution : 2014
Pages : 196 pages
Prix : 18,50 €
Résumé :
Réunies durant quelques jours à la campagne à l’occasion des funérailles de leur aïeule et amie, quatre générations de femmes partagent leur intimité et leur deuil. La jeune Lia découvre par inadvertance un secret de famille jalousement gardé pendant soixante ans. Ces révélations risquent-elles de déclencher un cataclysme au sein de cette tribu très attachante ?
Mon opinion personnelle :
Je commence par remercier Priceminister pour ce très bel envoi !
J’ai eu l’occasion de lire cet ouvrage dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 2014 organisés par le site Priceminister. Après avoir finalement regretté mon choix l’année dernière (Une part de ciel, un pavé en plus…), je ne voulus plus me tromper. La couverture, le résumé et le petit nombre de pages de cet ouvrage ont fini par me séduire, et je me suis laissée tenter. J’ai bien fait, car j’ai tout simplement adoré.
Les quatre femmes que nous suivons sont très sympathiques. Bon, elles ne sont pas les personnages les plus attachantes de la littérature, ni les plus touchantes. Néanmoins, elles avaient un petit truc qui fait que. Lia, la plus jeune, et accessoirement la narratrice, est la personne dont le lecteur est le plus proche. Plutôt immature, son entêtement et sa ténacité faisaient d’elle une ado agréable à suivre. Sa mère a été pour moi un personnage plutôt lointain, qui semble plus servir de transition entre les générations. Discrète et un peu en retrait, je n’ai jamais vraiment réussi à la cerner. Sol, la grand-mère, est une femme fougueuse, débordante et franche, au caractère fort et bien trempé. Quant à Marie, l’amie d’Alice (La fameuse aïeule décédée), c’est une crème. Sage, réfléchie et douce, elle équilibre le tout en étant plus posée, et donc en calmant le jeu. Bref, elles ont beau être différentes, ces femmes, même si leurs personnalités manquent de profondeur, sont toutes unies dans une seule et même quête : Celle de la vérité.
J’ai bien apprécié l’écriture de l’auteure. Simple, en toute humilité, sans prise de tête : C’est ce qu’il faut pour un roman familial comme celui-ci. Les pages défilent rapidement, simplement. Le style est chaleureux, et accueillant, on passe un excellent moment de lecture. Il ne faut pas s’attendre à quelque chose de grandiose, mais plutôt à quelque chose de confortable, un secret qui hante et qu’on veut découvrir, ça demande juste de l’attention, pas de l’action. Ce bouquin est tout en douceur, mais tout en efficacité.
J’ai également beaucoup aimé l’intrigue. Même si elle n’est pas des plus originales, elle fait son petit effet. L’histoire débute dans la tristesse et le deuil. Ce petit côté dramatique m’a beaucoup plu. Petit à petit, on bascule dans les questions. Le passé d’Alice revient à la surface, et tout est chamboulé. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le roman n’est pas vraiment centré sur la découverte du secret, mais plus sur les résonances qu’il a eu dans les vies des quatre femmes. L’auteure balaie assez rapidement le passé, et se concentre sur le présent. Je ne m’y attendais pas vraiment, mais le livre se déroule sur plusieurs années, prouvant ainsi le chamboulement de toute une vie. Il y a, dans cet ouvrage, des passages un peu creux, mais qui sont vite pardonnés, au vue de ce qui se passe avant et après. Au fil des pages, une évolution se fait sentir : Les protagonistes changent beaucoup, et prennent des directions étonnantes. Aux trois-quarts du bouquin, se produit un virage plutôt surprenant : La vie de Lia devient le sujet principal du livre, toutefois toujours hantée par ce fameux secret. Tiens, en parlant du secret, il faut que je vous dise : Ne vous attendez pas à quelque chose de révolutionnaire. On reste globalement dans le traditionnel, et donc dans le probable. Franchement, ce n’est pas plus mal, ça permet d’apporter plus de réalisme au récit, et de se sentir plus concerné par les aventures de la famille Palin. Ce livre n’est pas fait de grandes surprises, il n’innove pas, et pourtant, il est très séduisant. Pourquoi ? Parce qu’il nous correspond très bien. Ici, le lecteur ne rêve pas, il vit. C’est différent, mais plaisant. Bien entendu, il y a des défauts. Par exemple, tout n’est pas spécialement très cohérent, ou encore, certains détails futiles se répètent un peu. Mais, très honnêtement, on s’en fout totalement. Parce que ce roman ne cherche pas à être parfait, irréprochable, superficiel. Il cherche juste à représenter la vie telle qu’elle est. C’est risqué, mais c’est réussi. Je tire mon chapeau, vraiment. Ce bouquin veut juste prouver que la vie n’est pas une fatalité, malgré ses imperfections et ses faux-semblants. Et il a raison.
La fin était tout à fait à la hauteur de mes attentes. Pleine d’amour et de vie, elle boucle la boucle à merveille. L’ouvrage semble réellement terminé, et le lecteur, satisfait, en sort avec le sentiment d’avoir accompli quelque chose de bien. Tout n’est pas clair, tout n’est pas sombre pour autant. Mais la vie n’est-elle pas un jeu d’ombres et de lumières ? L’issue narrée s’accorde parfaitement avec tout le reste de l’ouvrage, emplie d’espoir. Une jolie réflexion achève en beauté ce livre qui sonne comme une douce mélodie, me confortant dans l’idée que ce roman m’a apporté quelque chose en plus. Et qu’il vaut la peine d’être lu, rien que pour se remettre à croire. Notre destin nous appartient, la fatalité n’existe pas : Voilà ce qu’il faut en retenir.
L’objet-livre est selon moi sublime. La couverture me plaît énormément : Vintage, conviviale, en harmonie avec ce qu’elle renferme. J’aime ses couleurs, et les émotions qu’elle illustre. Le titre est lui aussi très symbolique, désignant la « malédiction des femmes Palin » par le mot cercle, et rappelant l’importance de la féminité au coeur de cette histoire. J’adhère donc totalement.
Ce roman a donc été une petite douceur qu’on veut déguster, mais qu’on finit par dévorer. Le livre d’une femme, sur les femmes, pour les femmes. (J’ai l’impression de vous réciter ma leçon sur la littérature gothique là. M’enfin.) J’ai été séduite par la simplicité de ses mots, par la vérité qu’ils crachent, par l’intelligence qu’ils reflètent. Un bouquin à prendre tel qu’il est, sans chercher plus loin. Il vous apprendra à vous moquer de la vie. A lire !
J’ai adoré ! |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
Livre reçu dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 204 organisés par Priceminister. Merci à eux !