Titre : La machine infernale
Auteur : Jean Cocteau
Editions : Le Livre de Poche
Année de parution : 1992
Pages : 135 pages
Prix : 4,10 €
Résumé :
Obéissant à l’oracle, Oedipe résout l’énigme du Sphinx, tue son père et épouse sa mère. La peste s’abat sur Thèbes qui a couronné un inceste et un parricide. Quand un berger dévoile la vérité, la machine infernale des dieux explose. Oedipe se crève les yeux et sa mère se pend. S’inspirant du théâtre de Sophocle, Cocteau redonne vie aux grandes figures grecques : Oedipe, Jocaste, Antigone et Créon. Il philosophe en virtuose. Non, l’homme n’est pas libre. Il naît aveugle et les dieux règlent sa destinée. Même le héros, celui qui sort du rang, doit se soumettre. Ce grand texte dit tout sur l’homme avec infiniment d’humour et de poésie.
Mon opinion personnelle :
Je connaissais le mythe d’Oedipe, mais pas ce livre. Je connaissais Cocteau, mais pas ce livre. J’ai donc lu cet ouvrage pour mon cours de Français niveau 1ère L, et j’ai plutôt bien apprécié.
Les personnages sont relativement intéressants. Au début, j’étais carrément larguée, je ne savais pas qui était qui, c’était le bordel total dans ma tête. Ca a eu tendance à m’agacer, mais rapidement, tout s’est mis en place. C’est du théâtre, donc l’accès aux sentiments des personnages est plutôt limité, mais j’ai quand même pu en voir les grandes lignes. Globalement, je les ai plutôt bien aimés. Je note tout de même surtout deux personnages : Oedipe, dont l’esprit torturé m’a vraiment frappée, et Jocaste, femme au caractère complexe et vicieux. Après, c’est toujours le problème de lire une pièce de théâtre sans la voir, ça corse un peu l’affaire pour s’attacher aux personnages… Mais ici, ça passait étonnamment plutôt bien.
J’ai vraiment bien accroché avec le style de Cocteau. Effectivement, il a très bien su relater le mythe d’Oedipe en le modernisant. J’ai beaucoup sa façon de manier les mots, de manière assez directe et légèrement sarcastique. Au début, j’étais plutôt perturbée par sa plume, mais assez rapidement, je me suis faite à son petit côté ambigu. C’est efficace, et plus accessible que l’original (A l’heure où j’écris ce post, je suis en train de lire la version de Sophocle, et vl’à la différence !) (Ouais, j’essaye de parler comme les ados.) (Oui, je sais que je suis une ado, pourquoi me dites-vous ça ? Vous êtes bizarre.) (Comment ça c’est moi qui suis bizarre ?!) Franchement, j’ai été agréablement surprise, je m’attendais à beaucoup moins lisse que ça. C’est vraiment un bon moyen d’approcher rapidement le mythe d’Oedipe sans se prendre la tête.
Pour l’intrigue, il est difficile de vraiment en parler, puisqu’elle reste tout de même extrêmement proche de celle de base. Je connaissais les grandes lignes du mythe, et j’ai apprécié d’en connaître les détails sans trop me prendre la tête. Je ne saurais vous dire s’il est réellement comme dans la version de Sophocle, puisque je ne l’ai pas terminée. Néanmoins, j’ai trouvé que cette réécriture valait vraiment le détour. En effet, la modernité du récit et ses quelques aspects fantastiques m’ont beaucoup plu. Il m’a semblé que dans cette pièce, les valeurs présentes sont développées de façon très juste et claire. Pour reprendre les mots de mon professeur de Français, Oedipe, c’est la chute de l’orgueil de l’Homme. Je trouve que cette phrase représente très bien la pièce, et en dit large sur sa portée. De plus, même si le lecteur connait l’histoire en son intégralité dès qu’il a fini de lire le prologue, les rebondissements sont présents et très intéressants. Effectivement, on participe plus ou moins à l’enquête autour du mystère d’Oedipe. La leçon de vie qu’on tire de cette histoire est plutôt bien dissimulée, mais néanmoins très vraie. Je n’ai pas grand chose à ajouter sur cet ouvrage, qui est plutôt court et en plus de ça, qui reprend un des mythes les plus connus. Juste que j’ai bien aimé ! (Ou tout l’art de parler pour ne rien dire.)
En ce qui concerne la chute, j’ai carrément adoré. Oui, j’ai un petit côté sadique, je sais. Mais franchement, j’ai trouvé que la façon dont la fin était narrée était fantastique. Le côté mélo-dramatique du truc (Je ne vous apprends rien hein, ça finit mal, comme tous les mythes quoi !) était très bien mis en avant grâce au style de Cocteau, sans que ça fasse too-much. Vraiment, c’était parfaitement dosé, et très ingénieux. J’étais ravie d’achever ma lecture sur une aussi bonne note, Même si cette issue est très ouverte, et qu’habituellement, je déteste ça, là, ça apportait véritablement un plus au récit.
Niveau objet-livre, j’avoue qu’avant d’en étudier le symbolisme en cours, je n’étais absolument pas emballée. Ni par le titre, que je trouvais trop vu et revu, ni par la couverture, qu’honnêtement, je n’aime toujours pas. Question de goût ! Mais après avoir étudié tous les détails et symboles que le titre et la couverture contenaient, j’avoue que c’est vraiment une belle réussite.
Voilà, vous avez à présent mon avis. Ca partait plutôt mal, mais au fur et à mesure, j’ai de plus en plus apprécié ma lecture. Cette remise au goût du jour est une très belle découverte, et rend le mythe plus accessible. Il faut se concentrer au début, mais après, ça va tout seul !
J’ai bien aimé ! |
Ton avis me tente bien sur ce classique 😀