Titre : Ma vie ne sait pas nager
Auteur : Elaine Turgeon
Editions : Alice
Année de parution : 2011
Pages : 137 pages
Résumé :
Une famille comme des milliers d’autres. Le père, la mère et deux filles de quinze ans, soeurs jumelles, Lou-Anne et Geneviève. Une nuit, Geneviève met fin à ses jours dans la piscine de son école. Pour Lou-Anne, le deuil est d’autant plus difficle que sa mère, enfermée dans son propre chagrin, ignore son désarroi. Le père essaie tant bien que mal de tenir le coup et la grand-mère se réfugie dans la colère. C’est l’écriture et la parole qui viendront au secours de cette famille en plein naufrage : Le journal intime de Lou-Anne, alternant avec les notes désespérées de Geneviève, qui aidera la soeur jumelle survivante à surmonter peu à peu sa mélancolie ; la lettre poignante que la grand-mère adresse à sa propre fille ; et les feuillets épars que la mère a choisis comme support pour exprimer sa détresse.
Mon opinion personnelle :
J’avais repéré ce roman sur le site Decitre, et avais eu tout de suite extrêmement envie de le lire. J’ai donc sauté dessus quand je suis tombée dessus dans ma médiathèque principale, des mois plus tard. Je l’ai dévoré cet après-midi, et comme prévu, je l’ai beaucoup aimé. On découvre plusieurs personnages, sans vraiment pour autant vivre avec eux. Le lecteur est plus spectateur qu’acteur. Si j’ai éprouvé de la pitié pour Lou-Anne, j’ai été en admiration devant Geneviève. Oui, ça peut paraître étrange, mais j’ai trouvé son geste tellement réfléchi et courageux… Donc au final, les deux soeurs se complétaient très bien. Au niveau de leur famille, elle était un peu lourde, mais comment ne pas être déprimé après la perte d’un être cher ?… Le roman était partagé entre lettre, journal intime, passage narratif, dessins, poèmes, phrases simples… Ca changeait, c’était original, et ça marchait très bien. Ce thème, le suicide, est plutôt rare dans les romans jeunesse, cependant, il est passionnant, et était ici très bien raconté. Il faut savoir que l’auteure a fait une tentative de suicide à 15 ans, ce qui rend les mots encore plus puissants et authentiques. J’ai trouvé que le suicide de Geneviève était très intéressant. La méthode était réfléchie, incroyablement mûre, et surtout nouvelle. Cet ouvrage relate surtout la façon dont une famille prend un suicide, et chaque point de vue, chaque façon de faire était différente, ce qui rendait le roman encore plus intéressant et atypique. J’ai trouvé la fin très douce, normale, et réconfortante. Pas de surprise, mais pas non plus de déception. La couverture était très belle, mais très effrayante. Jeune blonde dans l’eau en pyjama blanc… Oui, vous l’avez bien compris rien qu’en lisant le résumé, il s’agit de Geneviève en plein suicide… Un peu choquant lorsqu’on la regarde à la fin du livre… Quant au titre, il a énormément de sens, et est très bien trouvé. Ca colle parfaitement à l’histoire de Geneviève. Alors globalement, j’ai beaucoup aimé ce roman, très doux et puissant à la fois, avec les mots justes. Bravo à l’auteur ! Bien entendu, je recommande très fortement cet ouvrage très émouvant et surtout très prévenant.