Titre : On achève bien les chevaux
Auteur : Horace Mac Coy
Editions : Gallimard (Folio)
Année de parution : 1984
Pages : 211 pages
Résumé :
Gloria et moi avions été prévenus par des vieux routiers que la seule façon de tenir le coup jusqu’au bout dans un marathon de danse, c’était d’utiliser au mieux ces pauses de dix minutes grâce à une méthode précise : Apprendre à manger son sandwich tout en se rasant et en se faisant soigner les pieds, apprendre à lire les journaux en dansant, apprendre à dormir sur l’épaule de son ou de sa partenaire ; mais tout cela, c’étaient des trucs de métier qui demandaient de l’entraînement. Au début, nous eûmes beaucoup de peine à nous y mettre, Gloria et moi.
Mon opinion personnelle :
Il y a peu de temps (Je ne parviens pas à me rappeler du contexte), j’ai entendu parler des marathons de danse. Et il m’est revenu à l’esprit que j’avais acheté il y a plusieurs années dans un déstockage d’une bibliothèque un roman sur les marathons de danse, sans jamais l’avoir lu car j’étais trop jeune… J’ai fouillé dans ma bibliothèque, et puis j’ai retrouvé ce livre, et l’ai glissé dans ma PAL, et me suis plongée hier soir dedans. C’était un roman très étrange, mais que j’ai littéralement… Adoré. Les personnages étaient terriblement étranges. Gloria, fatiguée de la vie, défaitiste et cruelle. Robert, jeune, intelligent, mais sobre et réservé. Et tout un tas de personnages secondaires à qui, honnêtement, je n’ai pas vraiment prêté attention, car j’étais totalement absorbée par Gloria et Robert. Ils étaient tellement atypiques et attirants ! Le style de l’auteur était incroyable, entraînant comme une danse, à la fois mélancolique et puissant. L’histoire était à la fois très complexe. Dès la première page, on apprend que Robert a tué Gloria. Pourquoi ? C’est ce que le roman nous explique avec délicatesse et intérêt. On suit les deux personnages au cours du fameux marathon qui les emmène au delà de leurs limites. J’ai déjà apprécié le fait d’en découvrir plus à propos de ces fameux marathons, qui consistent à faire danser ou tout du moins bouger des couples de danseurs sur une scène pendant des jours, avec très peu de pauses, jusqu’à ce que le dernier couple encore debout et complet gagne l’argent à la clé. Ensuite, humainement parlant, cette histoire est très forte, elle démontre à quel point les hommes et surtout les femmes étaient des pions dans la société des années 40. Aucune considération de l’être humain, rien. C’était bouleversant. Autrement, il se passait vraiment beaucoup de choses au coeur de cette histoire, bonnes ou mauvaises. Certaines m’ont fait sourire, d’autres m’ont brisé le coeur. Notamment avec le personnage de Mme Layden, vieille admiratrice de Gloria et Robert qui m’a touchée et amusée à la fois. Suivre ce grand concours a été un réel plaisir, car j’avais envie d’encourager les candidats à mon tour. Certains passages étaient durs, mais ils m’ont plu. Dans ce roman, la pudeur n’était pas vraiment présente, toutes les cartes étaient étalées au grand jour. La seule et unique chose que je regrette, c’est l’émotion du livre. Certes, elle était présente, mais le lecteur la percevait uniquement parce qu’il en avait envie, et non parce que l’auteur la mettait en avant ou faisait tout pour la provoquer. Un tout petit peu frustrant, mais absolument pas dramatique, car cela me suffisait. La fin était attendue car elle est aussi le début du roman, mais, ayant plus d’informations à son propos, elle m’a confortée, m’a un peu blessée, mais m’a plu. L’auteur a su bien l’amener. Quant à la couverture, elle représente Gloria (Jane Fonda) et Robert (Michaël Sarrazin) dans le film du même nom, ce qui m’a permis de me représenter les personnages. Voilà, un superbe roman, que j’ai adoré, que je recommande à tous, même s’il n’est pas forcément très simple à lire, il est tout de même très beau et puissant. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un classique, cependant, il mériterait vraiment ce titre de par la justesse de ses mots. Bravo à l’auteur !
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.