Titre : Eldorado
Auteur : Laurent Gaudé
Editions : Babel
Année de parution : 2007
Pages : 238 pages
Prix : 7,70 €
Résumé :
Gardien de la Citadelle Europe, le commandant Piracci navigue depuis vingt ans au large des côtes italiennes, afin d’intercepter les embarcations des émigrants clandestins. Mais plusieurs événements viennent ébranler sa foi en sa mission. Dans le même temps, au Soudan, deux frères s’apprêtent à entreprendre le dangereux voyage vers le continent de leurs rêves, l’Eldorado européen…
Mon opinion personnelle :
J’ai dû lire cet ouvrage pour mon cours de Littérature & Société. Au premier coup d’œil, je n’étais pas du tout emballée, surtout après vu quelques chroniques négatives sur la toile. Comme quoi, l’habit ne fait pas le moine, car j’ai vraiment dévoré et beaucoup aimé ce livre.
Les personnages étaient vraiment très touchants et forts. Piracci était un homme incroyable, au double-rôle difficile, d’une puissance phénoménale, qui m’a vraiment émue. C’est un personnage qui change, qui évolue, et qu’on encourage avec plaisir. Réfléchi, il fait toujours de bons choix et sait rendre chaque personne de son entourage spéciale aux yeux du lecteur, comme la femme, Angelo… C’était un homme très spécial. L’autre grand héros de ce bouquin est Jamal. Je me suis un petit peu moins attachée à lui, mais ce jeune était tout aussi courageux, méritant, déterminé. Son parcours était émouvant, et m’a réellement surprise. Sa loyauté auprès de Boubakar m’a particulièrement plu, j’ai trouvé qu’elle portait un symbolisme très fort. Il n’y a pas beaucoup d’hommes comme lui.
Le style d’auteur était magnifique. Il n’y avait pas de chichis, rien de lourd, c’était juste beau, fluide, captivant. On ne pouvait pas s’ennuyer. J’ai appris beaucoup de choses grâce à ce roman, car malheureusement, l’immigration reste bien trop souvent dans l’ombre. J’ai trouvé le rythme vraiment intéressant, l’idée de « casser la narration » était plutôt surprenante au premier abord, mais finalement bien justifiée. En effet, en ce qui concerne Piracci, nous sommes à la troisième personne, et lorsque le récit concerne Jamal, nous passons à la première personne. J’ai trouvé que ceci apportait une force supplémentaire à ces mots pourtant simples, mais si efficaces.
L’intrigue était très bien construite. Elle est plus ou moins divisée en deux parties : La prise de conscience, et la révolution. Nous allons de surprise en surprise, les récits s’entremêlent, c’est vraiment très beau. Le côté dramatique de l’histoire est bien mis en avant, sans devenir dégoulinant. On passe par de belles émotions, mais la plupart du temps, on est bouleversé. Les descriptions sont tellement réalistes qu’on s’y croirait. La philosophie des personnages et leur détermination sont vraiment très impressionnants, et donne de la poigne au roman. Petit à petit, on apprivoise les deux héros, et on parvient à les comprendre. Sans le savoir, ils sont ennemis. Ce fait dégage quelque chose de très fort, on a sans cesse peur pour eux, mais découvrir les difficultés de l’immigration est très remuant. Certains passages sont plus longs et à mon goût moins intéressants, mais on les oublie vite face à la beauté du récit. Celui-ci passe très vite, on se rend à peine compte qu’on tourne les pages, même quand, comme moi, on le lit deux fois. J’ai été très choquée à plusieurs reprises, en découvrant les traitements que des hommes peuvent encore de nos jours infliger à d’autres hommes. Une corde très sensible est touchée durant cette lecture, et c’est vraiment ce qui fait le charme du livre. Sans prétention, il développe très bien les dessous de l’humanité.
La chute était elle aussi très belle. D’un côté, je m’en doutais, et de l’autre, pas du tout. L’auteur parvient une fois de plus à surprendre son lecteur et à renverser les stéréotypes. Loin de la happy end, elle reste chargée de symbolisme et vraiment touchante, quoiqu’un peu horrible tout de même. Mais j’ai aimé la touche d’espoir qu’elle conserve, et la rapide façon dont elle est amenée. Peut-être que, selon moi, il manquait quelques informations pour satisfaire ma faim. Mais cela n’empêche pas qu’elle est très pertinente, et surtout qu’elle apporte une belle leçon de morale.
En ce qui concerne le titre, on ne peut être plus clair. Il est adéquat, bien choisi, et quelque peu mystérieux. J’ai également beaucoup apprécié la couverture, avec ses couleurs vives, et ce bateau perdu au beau milieu de la porte, elle conduit à beaucoup de questions tout en restant en totale harmonie avec l’histoire.
Voilà donc, une belle découverte à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Ce roman nous apprend beaucoup de choses, sur la vie, sur l’immigration. Il vaut la peine d’être lu et d’être étudié. Je vous le recommande vivement, vous n’en serez pas déçu.
J’ai adoré ! |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
Coucou ! Juste pour te dire que je t'ai taguée pour le Liebster Award 🙂 Voilà le lien de l'article : http://terresdemotsblogger.blogspot.fr/2014/05/le-liebster-award.html
à première vue, je ne me serai pas arrêtée sur ce roman mais ta chronique donne envie!
Coucou !
Ce n'est absolument pas l'endroit mais je viens de te taguer 😉 Je suis désolée, je n'avais pas vu que Vavi l'avait déjà fait, tu n'es aucunement obligée de répondre à mes questions 😉
http://chachavbouquine.blogspot.fr/2014/05/tag-liebster-award.html