Titre : Lambeaux
Auteur : Charles Juliet
Editions : Gallimard (Folio)
Année de parution : 1997
Pages : 155 pages
Prix : 6 €
Résumé :
Dans cet ouvrage, l’auteur a voulu célébrer ses deux mères : l’esseulée et la vaillante, l’étouffée et la valeureuse, la jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée.
La première, celle qui lui a donné le jour, une paysanne, à la suite d’un amour malheureux, d’un mariage qui l’a déçue, puis quatre maternités rapprochées, a sombré sans une profonde dépression. Hospitalisée un mois après la naissance de son dernier enfant, elle est morte huit ans plus tard dans d’atroces conditions. La seconde, mère d’une famille nombreuse, elle aussi paysanne, a recueilli cet enfant et l’a élevé comme s’il avait été son fils.
Après avoir évoqué ces deux émouvantes figures, l’auteur relate succinctement son parcours : l’enfance paysanne, l’école d’enfants de troupe, puis les premières tentatives d’écritures. Ce faisant, il nous raconte la naissance à soi-même d’un homme qui, a la faveur d’un long cheminement, est parvenu à triompher de » la détresse impensable » dont il était prisonnier. Voilà pourquoi Lambeaux est avant tout un livre d’espoir.
Mon opinion personnelle :
Mon professeur de Français de 3ème nous avait parlé de ce roman, je l’avais donc acheté pour trois fois rien à Emmaüs au printemps. Je ne pensais pas le lire de suite, mais mon cours de Littérature et Société m’y a obligée. Et je suis ravie, car j’ai adoré cette autobiographie !
On suivait trois personnages vraiment dans cette histoire. Le narrateur, dont j’ai eu pitié, qui m’a touchée, au parcours compliqué. Sa mère biologique, une femme brillante, à l’histoire troublante, qui m’a vraiment remuée les tripes, je m’y suis beaucoup attachée. Et sa mère adoptive, tout aussi formidable, généreuse, loyale, qui a été terriblement forte pour le narrateur. Je ne m’attarderai pas sur les proches restants, car je ne les ai pas vraiment appréciés, trop peu détaillés par le narrateur.
Le style était à la fois appréciable et troublant. Troublant, car le roman est écrit à la deuxième personne du singulier. Ce « tu » m’a un peu dérangée, j’avais du mal à m’y faire, à me rappeler de qui parlait le narrateur, ce n’était pas très agréable à lire, mais je comprends ce choix, qui permettait vraiment de mettre ses mères dans le lumière. Appréciable, car ses mots étaient forts, bien choisis, avec beaucoup de profondeur. De plus, c’était assez simple à lire.
La vie du narrateur m’a réellement émue. C’était hors du commun, et très fort. La première partie du roman est plutôt centrée sur la vie de sa mère biologique, qui n’a pas été simple du tout. J’ai apprécié ce début, car je pouvais souvent me mettre dans la peau de cette jeune fille à l’avenir prometteur, mais qui sera brisé par l’amour et la paternité. Puis l’enfance de Charles, moins dramatique, mais assez impressionnante tout de même. J’ai eu pitié de ce petit garçon à double mères, qui ne sait pas de quel côté de la balance pencher. Plus il grandissait, plus je l’admirais. Une fois qu’il passe à l’armée, là, je l’ai un peu moins apprécié. Certaines choses m’ont un peu dérangée, j’avais du mal à les concevoir. Plus les pages passent, moins le récit est concentré sur ses mères, ce qui amène peu à peu le lecteur à se concentrer sur la vie du narrateur.
A la fin de l’autobiographie, qui est assez courte, le narrateur vient à s’interroger sur son implication dans le décès de sa mère. C’était bouleversant, touchant, démesuré, on sent dans ses phrases que la raison n’est plus, c’est assez surprenant. Mais en même temps, ça rendait la lecture encore plus entraînante et émouvante. Il faut avouer que c’était même parfois un peu choquant, mais quelque part, c’était vraiment très beau, on sentait que ça venait du coeur de l’auteur, et ça jouait énormément pour la lecture.
Petit mot sur le titre, que j’avoue ne pas vraiment comprendre, si quelqu’un peut m’éclairer… Et la couverture, sombre, étrange, mais qui prend toute son importance après lecture du roman, on comprend bien qui sont ces deux figures féminines déterminées.
Voilà les amis, tout ça pour dire que pour une lecture scolaire, j’ai adoré, il y a vraiment beaucoup de beauté dans ce livre pourtant court. Je vous le recommande vivement si vous devez lire une autobiographie. L’histoire est touchante et le style puissant. Que demandez de plus ? A lire, même pour la culture !! Pour une fois qu’un classique est simple et succinct, n’hésitez pas !
J’ai adoré ! |
Livre se trouvant dans ma propre bibliothèque.
Je ne connais pas du tout, mais comme quoi, les lectures scolaires ne riment pas toujours avec ennui 🙂
Exactement 😀